Les troubles de la sexualité chez l'homme
Pannes sexuelles, troubles de l'érection, impuissance... : que penser de tous ces mots et de la réalité entre hommes qui se cache derrière ces mots ? La plupart du temps, le trouble est passager : petite baisse de régime, fatigue, soucis, événement traumatisant, stress ou angoisse (par exemple face à un nouveau partenaire), et hop, l'érection se fait attendre ou se fait molle. L'astuce est de ne pas y accorder une importance démesurée pour ne pas entrer dans le cercle vicieux de l'échec, chaque échec rendant la tentative suivante plus stressante, accroissant les risques d'échec, brisant la logique du contact gay et amoureux, et on finit par ne plus penser qu'à ça lors des nos nouvelles rencontres.
Il ne sert à rien de se mettre martel en tête, cela arrive à tout le monde, et il faut simplement passer à autre chose, passer davantage de temps en préliminaires, en caresses mutuelles. Et si cela ne fonctionne toujours pas, n'insistez pas, remettez l'affaire au lendemain. Il ne faut pas parler d'impuissance à la première panne ! Ni à la seconde d'ailleurs. Et ne pas se jeter sur le Viagra sans réfléchir.
Il faut aussi que la partenaire ait une réaction positive, ne mette pas la pression en faisant des remarques désagréables. Il n'y a pas d'enjeu là-dedans, le désir et l'amour restent intacts, il n'y a qu'un problème physique passager. D'un commun accord avec la partenaire, vous pouvez convenir de séances uniquement constituées de caresses et stimulations sans chercher la pénétration. L'essentiel est le plaisir que l'on donne. Et tout rentrera dans l'ordre. Ce n'est que si le problème se prolonge, si le couple n'arrive pas à trouver en lui-même les ressources pour y remédier, qu'une consultation d'un psychologue ou un sexologue peut être une aide précieuse. Mais à deux...
Il existe des cas d'impuissance physiologique, par trouble vasculaire en général. C'est plutôt rare, mais une bonne façon de déterminer si cette piste doit être explorée est de vérifier si l'érection matinale classique est toujours présente. Si c'est le cas, le trouble est plutôt psychologique. Il est statistiquement observé par ailleurs que l'érection est une fonction dépendante de l'âge. Il y a des tas d'exceptions mais le plus souvent, la fréquence et la qualité de l'érection diminuent à partir d'un certain âge. Ceci est aggravé par certaines maladies (diabète, maladies cardiovasculaires...) ou même certains traitements (beta-bloquants, certains psychotropes...), et il est alors possible d'envisager, sur prescription médicale, le Viagra.
Il y a toutefois des conduites de bon sens :
- Eviter de boire en pensant que la désinhibition induite par l'alcool va faciliter les choses, c'est le contraire !
- Le tabac est également nocif pour l'érection.
- L'obésité n'est pas non plus très bonne.
- Par contre, faites du sport ! Une étude récente a démontré qu'un jogging pratiqué régulièrement diminue les risques de dysfonctionnements de l'érection. (Le mont-royal est super pour y faire des rencontres) Cette étude a été menée sur des hommes de 40 à 70 ans, et a duré neuf années. Les sédentaires avaient deux fois plus de chances que les sportifs réguliers de connaître des troubles de l'érection.
Autre trouble fréquent : l'éjaculation précoce
L'éjaculation rapide, ou prématurée s'analysait auparavant en termes quantitatifs (rapport sexuel durant moins de 2 minutes) mais est plutôt prise en charge maintenant dès qu'il y a un ressenti, en fait dès que ce problème pose des difficultés au couple.
L'éjaculation prématurée est souvent due à des situations de stress et d'anxiété, avec création là encore d'un cercle vicieux, chaque nouvelle tentative de rapport sexuel s'avérant anxiogène, par 'peur de rater', et provoquant par conséquent une nouvelle situation à problème. Il faut réapprendre à se caresser mutuellement sans forcément passer à la pénétration. Il y va de la découverte des corps ; il faut en parler avec la partenaire pour aplanir le problème.
Ces conseils généraux peuvent être insuffisants, et plusieurs types de prise en charge peuvent être proposés :
- le plus efficace est la thérapie de couple menée par un psychothérapeute ou un sexologue (12 à 20 séances).
- les approches individuelles font appel à des techniques de relaxation pour évacuer la tension et le stress, cherchant à développer une meilleure maîtrise de soi.
- Eventuellement, un travail peut être fait sur la masturbation pour assurer un meilleur contrôle au patient, mais paradoxalement, ce n'est pas une approche très efficace.
- Il n'existe pas de médicament pour ce problème.
Autre sujet à évoquer, la boulimie sexuelle. On parle aussi d'addiction sexuelle par référence aux comportements addictifs (drogues, alcool, boulimie alimentaire...). La personne ne pense alors qu'au sexe, recherche le sexe à tout prix, l'érotisme gay disparaît. Là encore, ce trouble s'interprète comme la réponse à une angoisse sous-jacente : angoisse de la performance, angoisse d'être à la hauteur. La prise en charge par un psychologue est souvent nécessaire.
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